Oleksa Vlyz’ko (1908-1934)


Un des plus jeunes représentants de la « Renaissance fusillée », il est exécuté à l’âge de 26 ans, mais il laisse un héritage poétique qui impressionne par sa quantité et sa qualité

Oleksa Vlyz’ko est né le 17 février 1908, dans la région de Novgorod (en Russie), dans la famille d’un sacristain. En 1917, sa famille déménage dans le village de Synhaïyvka (district de Zvenyhorod, région de Kyïv), la patrie de son grand-père. A l’âge de 13 ans, en sauvant son frère cadet de la noyade, Oleksa prend froid trempé dans l’eau gelée et, suite à une maladie contractée, il perd l’ouïe. Il commence donc de communiquer avec un papier et un crayon. Au début, on ne lui croyait pas, car il aimait bien plaisanter. Le garçon sourd, et plus tard muet, se livre dès lors à la lecture, les livres deviennent ses interlocuteurs prioritaires.
Vers l’âge de 16 ans, Oleksa Vlyz’ko part pour Kyïv. Il va y faire ses études à l’Institut de l’Education populaire, à la faculté des lettres. Le jeune Oleksa  commence à écrire des poèmes en russe, puis il continue son écriture en ukrainien. Il débute grâce à Borys Antonenko-Davydovytch qui publie son poème Cœur au nord, dans la revue « Le Globe » (Hlobous), n° 22 de 1925. Cette première publication lui apporte le succès, d’autres publications s’ensuivent. Ses poèmes paraissent dans les journaux « Le Komsomol de l’Ukraine », « La Culture et le quotidien », « La Gazette littéraire » et les revues « La Vie et de la révolution », « Les Jeunes », « La Nouvelle communauté » et « La Voie rouge ». Son premier recueil, « Je dirai pour tous », qui paraît en 1927 et subit deux rééditions, obtient un prix littéraire. Le recueil de poésie « Le Voyage maritime » (Reys) est édité avec le tirage de 33 000 exemplaires ! En seulement 6 ans de création poétique, il fait publier en tout une dizaine d’ouvrages. Néanmoins, ce succès immense et rapide provoque chez lui plusieurs créations contenant les répétitions dans la forme et privées de nouveauté. Vu son avenir triste, il n’aura pas d’occasion de se perfectionner.
Le poète est membre des groupes littéraires, principalement du groupe des futuristes, dirigé par Mykhaïl Semenko, dont la revue, « La Nouvelle génération », publie souvent les poèmes d’Oleksa Vlyz’ko. Malgré l’handicap du poète (il est sourd-muet), ses poèmes sont pleins d’optimisme, de joie de vivre et d’humour. En 1927, un journal publie l’information qu’Oleksa Vlyz’ko est mort noyé à Dnipro. Une nécrologie paraît où il est vanté et appelé « le Pouchkine ukrainien ». Pourtant, il s’agissait d’une blague ou d’une mystification que les futuristes adoraient et que l’écrivain lui-même dévoile par ses prochaines œuvres (recueil « Je suis vivant et je travaille ! ») et aussi par un article ironique dans la presse. En 1928, il voyage à travers l’Allemagne, puis à Pamir.
Son dernier livre, qui porte le titre rimbaldien, « Le Bateau ivre », contient des poèmes sur le thème de la mer. Il raconte le romantisme du voyage en mer, le courage des marins et la fatalité de leur sort. En 1933, ce sujet prend un sens particulier pour les écrivains ukrainiens. Après l’assassinat de Kirov, en 1934, Oleksa Vlyz’ko est arrêté, comme ses 28 collègues, parmi lesquels comme lui sont faussement accusés de l’activité terroriste de Garde Blanche Hryhoriy Kossynka, Dmytro Falkivs'kyi, Taras et Ivan Krouchelnyts’kyi, Kost’ Boureviy, entre autres. On sait, que l’écrivain  a cru jusqu’à sa mort au bolchévisme et qu’il a signé son mea culpa. Peu importe que la Garde Blanche, l’armée monarchique russe, existait quand Oleksa n’avait que dix ans… Le 14 décembre 1934, tous les accusés sont condamnés à mort et fusillés le jour même. Les œuvres du poète sont détruites simultanément avec son exécution. Oleksa Vlyz’ko n’est réhabilité qu’en 1958.
 
ŒUVRES
Je dirai pour tous (Kyïv, 1927, 1930)
 Poèmes (Kharkiv, 1930)
Je suis vivant et je travaille ! (Kyïv, 1930)
Hoch, Deutschland ! (Kyïv, 1930)
Livre des ballades (Kharkiv, 1930)
Le Voyage maritime  (Kharkiv, 1930)
Le Trains vont à Berlin (Kyïv, 1931)
Mon quinquennat (Kharkiv, 1931)
Œuvres en deux volumes (Kharkiv-Kyïv, 1932)
Le Bateau ivre : les poèmes maritimes (Kharkiv-Kyïv, 1933)
Mon ami Don Juan (Kharkiv-Kyïv, 1934)
Poèmes choisis (Kyïv, 1963)
Feu de l’amour (Kyïv, 1968)
Œuvres choisies : poèmes (Kyïv, 1988)
Soleil d’hiver (Kyïv, 1993)
Poésie. Prose (Tcherkassy, 2008)

Oeuvres sur diasporiana.org.ua: 
Oleksa Vlyz’ko Le Cœur et la Flamme (Cracovie, 1942, en ukrainien)



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