Yuriy Androukhovytch ( né en 1960)


Yuriy Androukhovytch, né en 1960, est l'une des figures les plus populaires et les plus controversées de la littérature ukrainienne contemporaine. Poète, essayiste, romancier, il a publié aux éditions Noir sur Blanc "Remix centre-européen" dans l'ouvrage Mon Europe, coécrit avec Andrzej Stasiuk (2004), Moscoviada (2007) et Douze cercles (2009).



Œuvres en français:

Présentation de l'éditeur

" D'accord, mais si votre culture est véritablement aussi ancienne et aussi puissante, pourquoi vos toilettes publiques sont-elles aussi puantes ? [...] Pourquoi les centres-villes historiques meurent-ils par quartiers entiers, pourquoi les balcons tombent-ils, pourquoi y a-t-il si peu de lumière sous les portes cochères et autant de verre cassé sous les pieds ? " Karl-Joseph Zumbrunnen, photographe autrichien, multiplie les voyages en Ukraine dans les années 1990. Fasciné par la construction de ce nouvel Etat, il décrit, dans des lettres à ses amis, le chaos de la période postsoviétique et l'arrivée brutale de l'économie de marché. Les rencontres improbables et les événements inattendus lui paraissent bien plus excitants que sa vie rangée d'Européen de l'Ouest. Avec son interprète, qui est aussi sa maîtresse, il est invité dans un observatoire transformé en hôtel, perdu dans les Carpates. Le photographe s'installe dans cette " Auberge sur la Lune " avec une compagnie hétéroclite, réunie sans raison par un mystérieux milliardaire : vidéaste, strip-teaseuses, gardes du corps et intellectuels postmodernes. Les situations absurdes et les malentendus s'enchaînent : affaires mafieuses, orgies alcooliques, récupération du folklore local, manœuvres douteuses d'écrivains sur le déclin, et relations amoureuses débridées. Avec ironie et grincements de dents, Yuri Andrukhovych décrit une réalité carnavalesque à travers les yeux d'un Autrichien naïf et un peu coincé, dont les valeurs et la manière de vivre sont bouleversées par son voyage lyrique à travers l'Europe de l'Est.

Présentation de l'éditeur

Otto von F., étudiant en littérature originaire d'Ukraine occidentale, sorte d'alter ego de l'auteur, habite Moscou. Nous sommes en 1989 et l'URSS vit ses derniers soubresauts. Dans sa résidence universitaire se côtoient les futurs écrivains des différentes nations du pays : des spécialistes de la poésie yiddish du Moyen Âge, des épopées rimées ukrainiennes ou de la chanson ouzbek. Tous sont pleins d'espoirs poétiques, ont soif de la trop rare vodka et sont prêts à en découdre. Un jour, Otto part à la recherche de cadeaux. Il s'égare, et se trouve à errer dans un monde interlope, à travers les sous-sols glauques de la ville où d'anciens membres du KGB élèvent une armée de rats. On y découvre également, dans les catacombes du Kremlin, un métro gouvernemental secret. À la faveur de cet authentique parcours du combattant, l'auteur dénonce pêle-mêle le nationalisme, les dérives du communisme, le kitsch chauviniste, et la pression idéologique qui sont finalement évacués dans un spectacle grandguignolesque en un immense éclat de rire. Dans le cadre très actuel d'une Russie autoritaire aux dérives xénophobes, il nous brosse un tableau grotesque et sarcastique de la ville de Moscou, épicentre du tremblement de terre en train de dévaster alors l'immense empire multinational soviétique. Le ton carnavalesque et l'écriture foisonnante contribuent à accentuer le caractère très original du livre. Andrukhovych réussit à composer une véritable symphonie d'adieu à l'URSS, tonitruante évidemment.

Présentation de l'éditeur

En l'an 2000, l'idée vient à deux auteurs issus de l'est de l'Europe de chercher à cerner « leur place » dans l'Europe élargie en train de se dessiner. Ils composent chacun un essai d'essence largement autobiographique. Le livre publié en Pologne par la maison d'édition de Stasiuk est un succès. Il se compose de deux parties distinctes ; Le Journal de bord de Stasiuk et le Révision du centre-Est d'Andrukhovych.
Le texte de Stasiuk tourne autour de sa fascination pour les cartes et de son idée d'avoir décidé de vivre en un point du monde, de l'Europe, considéré et idéalisé comme le nombril du monde, ses entrailles, son centre nerveux et vital, sa colonne vertébrale. L'image utilisée est celle du compas dont la pointe serait placée à l'endroit où il vit et où tout porte à croire qu'il restera et l'autre extrémité sur Varsovie, le lieu de sa naissance et de sa petite enfance. Serait ainsi tracé un cercle imaginaire de 300 kilomètres autour de son village. Ces considérations à l'origine purement géographiques donnent prétexte à des divagations, pérégrinations, escapades, à pied, à cheval ou en voiture concourant à donner « l'esprit du lieu », un parfum composite et particulier qui donne à ce texte une originalité intéressante. La contribution d'Andrukhovych, autobiographique également, s'attache davantage à l'histoire de sa famille. En exergue figurent les paroles d'un enfant de quatre ans « L'homme meurt, mais son squelette vit éternellement ». Le ton est donné. D'entrée de jeu, il nous informe de sa fascination pour les ruines sous toutes leurs formes nombreuses en Ukraine, résultat qu'elles sont de guerres, changements de frontières ou désaffections diverses. Il nous narre par petites touches le parcours d'un de ses grands-pères Allemand des Sudètes, débarquant il y a cent ans en Galicie autrichienne avec pour tout bagage une certaine aptitude à copier des tableaux. Son autre grand-père est le fils de l'un des nombreux Ukrainiens partis chercher fortune au États-Unis.
Le père de l'auteur, lui, poussé vers l'Ouest par l'avancée des armées soviétiques, se retrouve « displaced person » avec une partie de sa famille dans un village autrichien, mais détenteur d'un passeport soviétique, car résident du « un sixième » (terme issu de la propagande soviétique proclamant que l'URSS représente le un sixième de la terre), il doit rentrer au pays. Ce même père devenu garde forestier prend son fils pour complice lorsqu'il rentre fortement imbibé de ses tournées sylvestres. Plus tard, il l'initiera aux joies de l'alcool fort, son fils se détachera de lui pour le retrouver sur son lit de mort. Un livre précieux pour comprendre les mentalités et l'arrière-plan culturel des nouveaux européens.


Liens en français: http://fr.wikipedia.org/wiki/Iouri_Androukhovitch http://www.presseurop.eu/fr/content/author/321871-youri-androukhovytch http://www.presseurop.eu/fr/content/article/321911-ne-nous-oubliez-pas

2 commentaires:

  1. Je connais ce mec! Il est génial!

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  2. En quoi est-ce que cet auteur hyper consensuel est-il controversé? On dirait du Pennac ou du Beigbeder a un degré spirituel dépassant a peine celui de la vodka, sitôt lu/bu, sitôt oublié. Il est sans doute génial comme tous les auteurs de roman d aujourd’hui selon les éditeurs et les critiques bien payés mais il n a rien compris a rien.

    (désolé pour les fautes d accent et autres apostrophes manquantes, pas de clavier français a Kiev)

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