Marko Vovtchok (1833-1907)


Marko Vovtchok (pseudonyme littéraire de Mariya Oleksandrivna Vilins’ka) est née le 10 décembre 1833 à la propriété d’Yekaterynyns’ke, près d’Orel, dans une famille russe noble. Elle reçoit son éducation dans le pensionnat privé à Kharkov (actuellement Kharkiv). Le côtoiement des familles d’intelligentsia russe et ukrainienne a beaucoup contribué à la formation de la future écrivaine. Pendant une des soirées littéraires dans le salon de la tante de Marko Vovtchok à Orel, Mariya fait connaissance avec son futur mari, folkloriste et ethnographe ukrainien Opanas Markovytch, séjournant en exil forcé dans cette ville à cause de sa participation à la confrérie Cyrille et Méthode.
De 1851 à 1858 Marko Vovtchok en suivant son mari, déménage en Ukraine et réside dans plusieurs villes ukrainiennes (Tchernihiv, Kyїv, Nemyriv). C’est là qu’elle apprend la vie, la culture et la langue du peuple ukrainien. Plus tard, à Saint-Pétersbourg (1859), quand elle est déjà connue comme auteure du recueil Les Contes populaires, elle côtoie dans le milieu littéraire Taras Chevtchenko, Ivan Tourgueniev, Nikolaï Nekrassov, Alekseï Plechtcheyev, Alekseï Pyssemskiy, poète et dramaturge polonais Edward Żeligowski ; ainsi que les anciens membres de la confrérie Cyrille et Méthode, Vassyl Bilozers’ky, Mykola Kostomarov et Panteleïmone Koulich. Ce dernier est rédacteur et éditeur de ses premières œuvres. Il est également à l’origine de la création de son pseudonyme littéraire : le nom « Markovytchka » (épouse de Markovytch) a donné « Marko Vovtchok ».
Lors de son séjour en Europe (en Allemagne, Suisse, Italie et France), de 1859 à 1867, Marko Vovtchok fait connaissance avec Aleksandr Herzen, Lev Tolstoïї et Jules Verne. Elle traduira plus tard les œuvres de ce dernier en russe. Après son retour de l’étranger, Marko Vovtchok travaille avec les éditeurs des « Annales de la Patrie » Nikolaï Nekrassov et Mikhaïl Saltykov-Chtchedrine. Elle dirige dans cette revue la rubrique de la littérature mondiale, y publie ses propres œuvres et ses traductions.
En 1857, le premier recueil de ses œuvres est édité à Saint-Pétersbourg, sous le titre Les Contes populaires. Il contient onze petites nouvelles (La Sœur, Une cosaque, Tchoumak,Odarka, Un rêve, La Volonté seigneuriale, La Rançon entre autres). A la même période elle écrit son fameux récit L’Etudiante (1859), où elle décrit le destin tragique de la femme serve. Pendant les premières années de son séjour à l’étranger, l’écrivaine termine les nouvelles Une paresseuse, Le Coquin, Deux fils (1861). La prosatrice ukrainienne contribue au développement du genre bref, à savoir celui de la nouvelle psychologique (par exemple, ses nouvelles Pavlo Tchornokryl, Les deux ne font pas la paire) et celui du conte (Trois destins). Elle est également l’auteur de la littérature de jeunesse (par exemple, des récits Karmeluk,Une esclave, Maroussia). Marko Vovtchok est considéré comme créatrice du genre du « conte socio-quotidien » (citons Les neuf frères et la dixième sœur Halia). Elle écrit aussi les récits en russe : à savoir Il était une fois trois sœurs, Le Roi de cœur, La Femme de tulle, Une ville écartée. Certaines de ses œuvres sont publiées en français par Hetzel, éditeur de Jules Verne. Maroussia, le récit de M. Vovtchok, est remanié et signé par son nom de plume, Stahl.
Marko Vovtvhok meurt le 28 juillet 1907 à Naltchyk, au Caucase.

Femme de lettres ukrainienne, amie de Taras Chevtchenko et des démocrates russes, elle fréquente, lors de ses voyages en France, Tourgueniev et Flaubert. Elle est auteur de récits dans lesquels elle dénonce la condition des serfs et la misère rurale.


Illustrations pour le conte de Marko Vovtchok Les neuf frères et leur dixième sœur Halia













Edition des œuvres de Marko Vovtchok en français :

Marko Vovtchok, Paul-Jean Stahl. Maroussia. – Paris : L’Harmattan, Collection « Présence ukrainienne », 2008, 43 .

Texte inédit de Marko Vovtchok et fac-similé de P. J. Stahl. Présentés par Iryna Dmytrychyn. Maroussia, de P. J. Stahl, est un classique de la littérature pour la jeunesse. Cette histoire d'une petite Ukrainienne du XVII° siècle, qui se sacrifie pour la liberté de son pays au moment des luttes contre les Russes, les Polonais et les Turcs, a enchanté des générations de lecteurs. Mais on ignore généralement que le roman de P. J. Stahl (pseudonyme d'Hetzel, célèbre éditeur de Jules Verne) n'est que l'adaptation d'une oeuvre de Marko Vovtchok. Cette édition confronte le texte français de la Maroussia de M. Vovtchok, inédit et inconnu du public, et le roman de P. J. Stahl donné ici en fac-similé de l'édition originale.

Contes russes et ukrainiens : Alexandre Afanassiev, Marko Vovtchok, Ivan Tourgueniev. – Paris : Hachette Littérature, 1999, 15 .


Une dame instruite (traduit de l'ukrainien par Stanislas Dovhaniuk; Kiev: Dnipro, 1986)

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